Les bonobos de Centrafrique

  Bonjour, moi c’est  William Pradère  " L’héritière aux deux Royaumes" c’est mon histoire, ça se passe en France et surtout en  Centrafrique et c’est moi qui la raconte.  

 

J’avais vingt ans  à une époque où, sans même en être très conscient,  le meilleur était mon quotidien. 

J’avais vingt ans lorsque j’ai trouvé ce bonheur que tout être cherche parfois la vie durant.  

J’avais vingt ans  lorsque j’ai  prononcé ces quelques mots : – Mona, l’amour n’avertit pas, ça arrive comme ça. Ça vous tombe dessus, sans trop savoir ni pourquoi, ni comment, sans se préoccuper de la couleur de peau. L’amour est une alchimie imprévisible que personne n’a jamais réussi à décrypter. L’amour va au-delà des conditions et des raisons…

Extrait chapitre 3 -À la tombée de la nuit, comme tous les soirs après notre repas, nous prenions place.  Bien installés sur le sable, devant nous, à quelques dizaines de mètres,  le majestueux spectacle de la savane qui se couche.  Il sorti de la lisière et arriva vers nous, portant un superbe ananas.  Sans s’arrêter il s’approcha, tournant parfois la tête, scrutant les arbres, comme si un autre animal l’observait en  lui disant : t’es pas chiche, t’es pas chiche !  Il, c’était un  bonobo adulte mâle, un singe de la forêt toute proche.   Il présentait une étrange tache blanche en forme de triangle sur le devant du crane. Il s’arrêta à moins d’un mètre, pas du tout impressionné et nous tendit le fruit.  Un peu incrédule Mona  le prit, mais l’animal resta là, semblant attendre quelque chose. À deux reprises, il tourna de nouveau sa tête vers les arbres, mais restait devant nous.

–  Il nous fait un cadeau, nous devrions lui en faire un également. Je crois que c’est ce qu’il attend.

Mona prit alors un gâteau sec provenant d’une ration et le lui tendit. Sans attendre l’animal, s’en saisi, le senti et  s’en retourna vers les arbres. Chemin faisant, le bonobo, leva sa patte à plusieurs reprises, semblant montrer à un ou des spectateurs invisibles, son trophée.  Nous avions passé un cap, nous étions adoptés, désormais nous faisions partit de la faune sauvage.  Nous éclatâmes alors d’un rire, qui retentit dans la savane. 

Le lendemain soir, même séance, mais le bonobo à la tache blanche n’était plus seul, un second marchait à quelques pas derrière lui. Il s’approcha comme la  veille, le second bonobo, une femelle le suivant de très près. Comme la veille, le singe tendit l’ananas à Mona,  qui le prit.  Je lui remis aussitôt un gâteau, qu’il accepta.  Mais au même instant, il fit passer la femelle devant lui.  L’expression de son gueule semblait nous dire, elle aussi mérite un petit quelque chose. J’attrapais alors un deuxième gâteau, le tendis  à la femelle qui s’en saisi sans attendre.  Immédiatement ils se retournèrent et repartirent vers la forêt.

–  William, si nous restons ici, demain ils  vont revenir avec toute la famille !

–  Tu sais Mona, deux gâteaux un peu rassis, contre un ananas bien mûr et bien frais, nous gagnons encore au change.

Effectivement, le soir suivant, avec le bonobo à tache blanche, ils étaient trois,  mais il n’y avait toujours qu’un seul ananas. Nous n’avions plus que deux gâteaux, et je les coupais en deux,  m’assurant ainsi que chacun ait sa part.