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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

06 Oct

Les prémices : votre roman de la rentrée...

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Un auteur du Sud Ouest

ecole1913.jpgLes prémices, série les Exilés de l'Arcange -  ISBN 978-2-9532863-2-8 - Editions 3Z - Auteur Michel Zordan- Dans quelques jours en librairie...

 

Extrait chapitre 5 - Je me rappelais toujours le petit tour que l’inspecteur  Verdeur m’avait joué dans le bouchon de la mère Villard, à Lyon. Mais je me souvenais également de la réplique que j’avais tout aussitôt mise en place. J’étais certain de pouvoir mettre à profit cette petite expérience pour tenter une contre-attaque contre Lucien Valirse,  le leader de la bande. 

 

Ghislaine Cahuzac, la dame qui me logeait, s’était fait une spécialité sur le marché du mercredi, à Condom : elle y vendait de savoureuses merveilles. Comme il ne fallait pas gaspiller, elle me donnait les invendus pour mon petit déjeuner, quatre tous les matins. Jusqu’à la fin de la semaine, les merveilles préparées le mardi étaient encore très présentables, mais pour le lundi et le mardi suivants, les choses se gâtaient déjà un peu. 

 

Je ne voulais pas faire de peine à Ghislaine Cahuzac. Alors, je trempais les merveilles légèrement rassises dans le grand bol de lait et les laissais assez longtemps pour les rendre plus moelleuses. Ensuite, je faisais semblant de les trouver excellentes. Tous les matins, Ghislaine Cahuzac me regardait avaler ses merveilles, et elle était ravie.

 

– Toi au moins, tu n’es pas toujours en train de te plaindre, tu connais la valeur de l’argent, tu sais qu’on ne doit pas gâcher la nourriture. 

 

Elle savait très bien que les merveilles étaient plus ou moins rassises, et mon attitude la ravissait ; enfin un qui ne gaspillait pas. Pour moi, une chose était essentielle : ne manquer de rien, et chez Ghislaine Cahuzac, je mangeais à ma faim.

 

Le soir, j’avais le droit à deux assiettes de soupe pleines à ras bord, avec des morceaux de pain et parfois même quelques tranches de lard. La viande était réservée pour le repas de midi. Le vendredi, c’était le jour du poisson, qui se traduisait le plus souvent par un repas de morue, en sauce ou en beignets. La part de pommes de terre était, bien entendu, bien plus importante que la part de morue, mais j’avais quand même le droit d’en prendre deux fois. Deux petites parts évidemment. 


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