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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

08 Aug

la villa du truand

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #rentrée littéraire, #Michel Zordan, #Un auteur du Sud Ouest

la villa du truand
la villa du truand

Extrait : Rejeter le capitalisme est une forme d’obscurantisme primaire. Les un pour cent de la population mondiale que vous êtes, vous les Français (je ne me compte pas parmi vous) pourraient sans problème profiter des effets attrayants de ce système. Effets tellement attrayants que certains pisses vinaigre qualifies de pervers. Le capitalisme à juste les effets du capitalisme, qui sont entre autres de fabriquer, des pauvres, mais également, et très heureusement des riches. Mais, si les Français veulent vraiment aider les plus pauvres, alors il faut qu’ils soient impérativement riches, très riches. L’argent, c’est le pouvoir. Les idées peuvent changer le monde, mais il convient d’y associer, beaucoup d’argent. Sans argent, et même beaucoup d’argent, les idées ne sont rien.

Schéma simplifié, mais très significatif, le capitalisme à l’apparence d’une pyramide. Tout en haut de la pointe, les très riches, normal, ils voient très loin. Puis viennent les riches, puis, les un peu moins riches, etc…etc… Tout en bas, à la base se situe les pauvres et même les très pauvres. Ils sont bien sûr et de loin les plus nombreux. Eux ne voient pas très loin. Comment fonctionne le système ? Il faut se représenter les capitaux comme des tartines de bon pain à la bonne mie bien aérée (le pain est la nourriture de base préférée du français) poussées du haut de la pyramide vers le bas, par la gauche. Dans la descente, c’est le temps des prêts, consentis aux états, aux entreprises, aux consommateurs, et les tartines de pain à la bonne mie bien aérée se parent d’une bonne couche de bon beurre (nota : le pain à la mie bien aérée à la particularité de présenter de petits espaces qu’il convient de colmater en insistant sur la couche de beurre. Poursuivez la lecture et vous allez en comprendre les raisons). Pour les très bons clients, ces prêts sont même parfois consentis à un taux inférieur à 0. Lancée à pleine vitesse les tartines de pain déjà bien beurrées opèrent un large virage en pénétrant et en traversant la base de la pyramide. C’est le monde ultra conditionné de la consommation tout azimut. Celui des achats et des dépenses de toutes sortes, utiles ou compulsives. En fin de compte les dépenses vraiment utiles ne sont pas très nombreuses ; les compulsives qui se transforment en utiles, sont elles très nombreuses. Même les pauvres et les très pauvres jouent un rôle déterminant dans le système. Acheter pour exister, c’est bon pour tous. Et plus on est pauvre, et plus on a envie d’exister. Il suffit pour ça qu’ils disposent de quelques subsides distribués par les états, auxquels nous les riches, nous avons prêté. Et comme les pauvres sont très nombreux, ça finit par faire du très lourd. Les tartines de pain à la bonne mie bien aérée et bien beurrée en ressortent, avec une bonne couche de confiture (vous comprenez maintenant pourquoi les petits espaces devaient être colmatés, c’était juste pour éviter que la confiture ne s’échappe). Elles en ressortent, les tartines, pour prendre une vitesse encore supérieure, et accéder par le bas à la phase CAC 40, le DOW JONES, le NASDAQ, etc… Boostée au maximum, les tartines déjà très bien beurrées, et confiturée, sont maintenant ornées d’une très bonne épaisseur de cerneaux de noix. Vous n’y avez jamais goûté ? C’est normal, c’est un met simple, mais réservé aux riches. Les capitaux tartines ainsi constitués remontent et accèdent à la pointe par la droite. Alors les riches se goinfrent, se repaissent et le cycle reprend inlassablement son mouvement. Les tartines de pain à la bonne mie bien aérées sont continuellement balancées à gauche. Puis après une révolution complète autour de la pyramide, elles sont récupérées bien chargées à droite. Les riches gagnent de l’argent, ils se goinfrent aussi bien le jour, que la nuit. Pendant le week-end (eux acceptent de travailler le dimanche) et durant toute la semaine.

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