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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

17 Oct

la princesse de bronze 6

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #la princesse de bronze

la princesse de bronze-1Roman : la princesse de bronze - Auteur Michel ZORDAN Extrait Chapitre 2 - Comme des somnambules Alice et Sonia rejoignirent la table des hommes.   Maintenant elles en étaient sûres,  Aztésia avait dû s’échapper d’un hôpital psychiatrique.  Très fière la princesse  de bronze les suivie.  

À la tête qu’arboraient les deux filles,  je compris que ma princesse avait fait quelques petites révélations. Pascal Thierry faisait sa tête de baroudeur de jupons. Aztésia était vraiment différente de toutes les autres. Se dégageait d’elle  un attrait énigmatique,  et je savais que la star du petit écran  cherchait un moyen pour la rencontrer seule. Dès qu’elle arriva à mes côtés et sans perdre un instant j’entraînai  Aztésia sur la piste. 

Tout de suite elle s’enroula autour de moi,  avec la ferveur d’une liane cherchant refuge au creux d’un tronc d’arbre.

– Vous en avez mis du temps à vous repoudrer,  je pense que tu leur as fait quelques confidences ? 

Aztésia éluda la question.

– C’est très bien ici,  on reviendra ?

  Aztésia tu n’as pas répondu à ma question. Tu sais les terriens du 21° siècle manquent d’imagination, ils ne croient qu’aux choses simples, celles qu’ils ont l’habitude de côtoyer. Ils ont vite fait de conclure qu’une personne est folle seulement parce qu’il ne la comprenne pas.  Ils pourraient  penser  que tu as pu t’échapper d’un hôpital psychiatrique, tu comprends ?

  Raphaël  c’est toi qui m’as choisi,  est-ce que toi tu me crois ?

– Je dois t’avouer que pendant les premières heures j’ai eu un peu de mal,  maintenant je n’ai plus aucun doute.

– Merci,  les autres ne m’intéresse pas ?   Tu sais tout à l’heure si j’ai commencé  à danser de cette façon c’est seulement parce que j’ai vu Alice la pieuvre qui commençait à te spammer.  J’ai  simplement voulu lui faire comprendre que tu m’avais choisi, moi et que j’avais des atouts aussi enveloppants  que les siens.    

  Tu es donc un peu jalouse,  ça me plait. Rassures-toi ma princesse de bronze,  tes atouts sont bien plus envoûtants  que les  siens.

La pression de la princesse de bronze se fît encore plus enveloppante.

– Raphaël  et si on repartait  chez nous,  tu  pourrais me prouver à quel point mes atouts sont envoûtants !

J’acceptai immédiatement, Aztésia fût même un peu surprise par ma réaction.  De retour à la table,  elle prit elle-même les devants et prétexta d’une petite migraine.  La princesse de bronze apprenait vite et même très vite.   Pascal Thierry parut un peu déçu et étonné de ce départ  un peu précipité.  Mais il en profita pour glisser sa carte à Aztésia et lui demander ses coordonnées téléphoniques.  

 Aztésia chérie si tu veux visiter les coulisses de la télé, je suis en ton entière disposition.  Samedi,  je suis invité chez un très bon ami, il organise une petite réception. Il m’a laissé entendre que je pouvais amener des amis,    si vous le voulez, vous êtes les bienvenus ? 

– Merci Pascal,  nous allons vérifier  notre emploi du temps,  je t’envoie un mail. 

Le présentateur vedette semblait très intrigué par Aztésia. Pendant qu’elle dansait avec Raphaël,  Alice et Sonia lui faisaient part des petites révélations de la princesse de bronze. Devant l’extravagance des propos,  leur cerveau avait par moment  zappé et n’avait pu tout imprimer.  Pour les  deux filles, une chose était sûre Aztésia  était folle à lier. Pascal Thierry  pensait autrement.  Aztésia  était non seulement sublime, mais également très futée.  Il avait épié son regard  lorsqu’Alice dansait avec Raphaël. Il y avait lu une petite pointe de jalousie, mais une très grande fierté.  C’était elle qui  aussitôt après l’entraînait sur la piste,  et son petit numéro très apprécié par le public  avait eu pour effet de faire passer Alice pour une pompon girl débutante.  

Lorsqu’il la vit s’éloigner  dans le sillage de Raphaël,  Pascal Thierry   se rappela  un passage de l’histoire raconté aux deux filles,   « je suis la fille du roi Huitzilihuitl ».  

Il était maintenant prêt à croire qu’Aztésia arrivait véritablement d’une autre époque. La princesse de bronze avait une vraie démarche de princesse, souple, élégante, gracieuse, distinguée.   Son port de tête hautain, fier et noble était exempt de toute prétention.  Sa chevelure noire encadrait un visage divin,  sa peau légèrement cuivrée provoquait des contrastes saisissants. Et sa voix, douce, chaude, limpide. Elle lui rappelait des bonbons au miel, agrémentés d’une touche de fleur de sel de Guérande.  Une harmonie naturelle se dégageait  de tout son corps et de tout son être.    Raphaël était certes assez beau gosse,  mais pour Pascal, il ne faisait aucun doute que la princesse se lasserait très vite de son guerrier du feu.  Il fallait seulement qu’il guette la rupture et qu’à l’occasion il la provoque. 

Le lendemain matin et à la grande surprise d’Aztésia,   je me levai  de bonne heure, le jour n’était pas encore levé.

– Tu ne vas pas voir ton médecin ?

– Non, ce n’était pas une bonne idée, je vais reprendre mon travail.  Je vais être obligé de te laisser ici seule pour la journée,  seulement j’ai peur que ce soir tu ne sois plus là !

La princesse de bronze me fixa droit dans les yeux. 

– Raphaël,  tu m’as choisi je suis à toi,  tu n’as pas à t’inquiéter.

– Aztésia, j’ai vu hier les regards que portent sur toi les hommes et même les femmes. Si tu te promènes seule dans la rue ou dans les boutiques, l’un d’eux va fatalement te séduire.  Je ne suis qu’un pauvre soldat du feu,  regardes cet appartement, il est tout minuscule.  Je n’ai aucun moyen de te garder près de moi. 

J’étais presque résigner, étant de plus en plus persuadé que la princesse de bronze faisait  partie qu’un rêve fantastique, mais seulement d’un rêve. Les nuits d’amour passées avec Aztésia, la journée à courir les magasins et le cinéma. Le restaurant, les passants qui se retournaient sur nous, et l’altercation avec les cerbères du « New York - New York. »   La soirée dans la boite,  la rencontre avec  Pascal Thierry la vedette du 20 heures,  tout cela n’était qu’un rêve. 

  Aztésia,  je sais que tu n’es qu’un rêve,  tu es si belle que tu ne peux pas  être la réalité. Je sais que je vais finir par me réveiller et que tu auras disparue.  Dès que le jour sera là, j’ouvrirai les yeux et la monotonie  habituelle  seule m’apparaîtra.   

  Raphaël,  nous venons de passer des heures à nous aimer,  tu n’es pas dans un rêve.

Dans le même temps, la princesse de bronze prit mes mains, les déposa sur le haut de son corps, et les fît délicieusement descendre le long de ses hanches.  

  Regardes je suis bien réelle et je suis  toujours auprès de toi. Il fait jour et tu peux aller travailler. Si ça peut te rassurer,  je te promets que je ne quitterai pas notre maison.  

Mon désir s’était brusquement ravivé, je serrai très fort  Aztésia, goûta une dernière fois ses lèvres, caressa son visage, ses bras,  mes mains se laissèrent aller…. Encore une fois, au prix d’un effort surhumain,   je parvins à désactiver la case libido.  Je m’enfuis sans me retourner.  Le rêve était en train de tourner au cauchemar.

– Bonjour Raphaël, ton amie Aztésia va bien ?

Je n’osai pas demander à madame Antoine si j’étais encore dans le rêve.   Stéphanie, sa fille avait déjà dû lui parler de notre soirée pizzas et des quelques révélations de la princesse de bronze.  Ce n’était pas le moment d’en faire trop.  Tant que je ne serais pas sûr de la réalité des moments que je  vivais,  je devais faire profil bas.

– Parfaitement bien madame Antoine,   parfaitement bien !

Lorsque j’arrivai à la caserne, L’adjudant-chef Berthier me prit à part.

– Salut petit,  je vois que tu vas mieux,  je suis rassuré.  Au fait qui était la poupée avec laquelle tu es partie après l’incendie ?  Ta maladie d’hier c’était ça ?   Je te comprends,  elle était plutôt superbe,   mais si à l’avenir tu as besoin d’une journée,  demande là, d’accord ! 

  Chef, vous aussi vous l’avez vu,  elle était bien réelle,  ce n’était pas qu’un rêve ?

 

L’adjudant-chef Berthier  me fixa longuement,   comme s’il avait devant lui un homme ayant réellement pris un coup au casque.  Il fallait de toute urgence le faire examiner. 

 

 – Bien sûr petit qu’elle était réelle, réflexion faite,  je crois qu’il est encore trop tôt pour toi de reprendre le travail. Cet incendie dans l’immeuble t’a bouleversé,  tu n’étais pas habitué à voir des cadavres calcinés.  Je vais t’amener voir le lieutenant  Batisti,   il va prendre un rendez-vous pour toi chez notre spécialiste.  Tu verras après 2 à 3 séances tout ira mieux. 

– Mais quel cadavre chef, je n’ai pas vu de cadavre dans l’appartement ?

  Si,  tu as dû le voir  lorsque tu as pris en charge  la femme au 4°,  il était juste à côté.  Le choc a dû te faire oublier cette partie du drame.  Tu sais c’est fréquent dans notre métier.  De toute façon sans toi,  la femme  y serait aussi restée,  tu lui a sauvé la vie.  Viens avec moi, tu dois consulter d’urgence. 

– Non chef, si je suis dans un cauchemar je dois m’en sortir tout seul,  personne ne peux m’aider. 

  Raphaël tu n’es ni dans un rêve ni  même un cauchemar,  tu vis la réalité.  C’est pour cela que tu dois consulter notre psychanalyste,  lui  seul parviendra à te  convaincre. 

– Chef,  lorsque vous m’avez vu partir,  juste après l’incendie, une  jeune femme m’accompagnait bien ?

– Oui bien sûr, elle était pied nu et  tu lui avais recouvert les épaules avec ta veste. Je ne l’ai aperçu que de dos, mais elle semblait superbe !   Tu veux dire que cette femme était aussi dans l’immeuble ?

– Oui chef,  je l’ai descendu la première fois.  Ensuite lorsque vous m’avez demandé de remonter,  je l’ai laissé devant  l’immeuble.

– Mais je ne t’ai  jamais demandé de remonter,  lorsque je t’ai vu tu avais madame Seigneur dans tes bras,  et tu l’as aussitôt amener vers les ambulanciers.   J’ai alors constaté que tu étais un peu choqué et je t’ai demandé de repartir chez toi. Tout de suite après  je  l’ai regretté,  j’aurais dû te demander de te faire examiner.  Et puis je t’ai vu partir main dans la main avec cette superbe créature aux  pieds nus.  J’ai pensé à ce moment qu’elle te serait bien  plus utile qu’un médecin.  Mais je dois constater que  ce matin que tu n’es pas bien du tout.  

– Chef,  rêve,  cauchemar ou réalité je ne suis plus ou j’en suis.  Je vais vous demander un service,  balancez-moi une grande gifle ! 

– Ça petit,  pas question,  suis-moi nous allons voir le lieutenant !

Le lieutenant Batisti pris immédiatement rendez-vous chez le docteur Florest.  

   Durand et  Sonnerat  vont t’accompagner,  ils mettront la sirène,  le rendez-vous est dans moins de une heure.  Ils iront  te reprendre plus tard. 

 Le docteur Florest  était un homme sans âge,  il aurait sans doute dû prendre sa retraite depuis bien longtemps.  Il fît me fit asseoir et resta à m’’observer pendant presque 5 minutes.  Ni l’un ni l’autre ne prononcèrent un mot.

   Je te rassure tout de suite Raphaël  Lemer,  tu n’es pas fou,  et tu ne rêves pas non plus. Le fait que je  te j’annonce mon diagnostic avant même que tu ne me parles de ton problème,  va sûrement te sembler bizarre. Cela va peut-être même augmenter tes doutes quant à la réalité de ta vie actuelle.   Il faut seulement que tu saches  que je suis d’une certaine manière personnellement impliqué dans ton  histoire. Je ne peux pas t’en dire plus.  Aztésia est bien réelle  et tu l’as bien choisi, elle est toujours chez toi et elle t’attend. Son histoire de renaissance après des siècles et le pacte avec Xauqui, la déesse de la Lune et des ténèbres est aussi bien réelle (elle se fait appeler Xauqui, parce que c’est mieux pour les médias). Je pense  aussi qu’elle est bien plus déesse des ténèbres que de la lune.  Hier lorsque tu dansais avec Aztésia, tu lui as dit avec justesse que les terriens manquaient parfois d’imagination.  Qu’ils ne croyaient  qu’aux choses simples, celles qu’ils avaient  l’habitude de côtoyer. Tu lui as aussi dit que les terriens  avaient vite fait de conclure qu’une personne était folle seulement parce qu’ils  ne la comprenaient pas.  Tu te demandes comment j’ai pu savoir tout cela,  mais  le moment n’est pas encore arrivé pour que te sache.  Tes paroles étaient pleines de bon sens, je vais simplement  te donner un conseil. Continu à penser dans ce sens, tu es sur la bonne voie.   Passe le plus de temps possible avec Aztésia,  découvre là comme tu pourrais découvrir un art… la peinture ou la sculpture.   Sa civilisation et sa culture sont très  différentes de celle des terriens du 21° siècle, mais elles comportent quelques aspects des plus intéressants.   Je ne peux pas t’en dire plus, mais tu es sur la bonne voie.  Tu peux venir me rendre visite lorsqu’il te plaira,  je pourrais alors te dire si ton chemin est le bon.  Maintenant retourne chez toi,  et demain va à ton travail,  je vais aviser ton chef que tu es bon pour le service. 

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