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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

04 Dec

la louve de notre-dame

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Un auteur du Sud Ouest

la louve de Vianne-3Auteur Michel Zordan - extrait : Lors du retour, en passant à Nérac, je fis une halte à la maison des gardes. Contre un écu, je parvins à soudoyer le geôlier et  à rendre visite à Manguia.

–  Alors Manguia, pas trop mauvaise la nourriture du prévôt ? J’espère que les gardes te traitent bien ?

 

–  Gauthier Valdemar,  j’espère que tu es venu me sortir de ce traquenard. Pour les gardes, cela se passe plutôt bien. Je leur donne quelques recettes pour soigner quelques-uns de leurs maux. Ils sont même très reconnaissants. Mais je ne tiens pas à finir sur le bûcher.

 

En quelques mots, mais à voix basse,  la guérisseuse m’expliqua que la dénonciation datait d’au moins une huitaine. Qu’elle n’avait rien à voir avec la louve.  Que l’histoire du chien régurgitant ressemblant à un loup était vraie.  Seulement, après l’histoire de la louve vue par Nicelle, et celle de l’agression sur Hermance, « certains » y avaient trouvé quelques concomitances. Ces « certains » avaient alors alerté Monseigneur de Burchard.  Et pourquoi pas, le Père Anselme,  le curé de  l’église Notre-Dame de Villelongue ?

 

–  Ecoute, j’ai vu des personnes qui  vont te sortir de là,  mais tu dois encore patienter deux à trois jours.  Monseigneur de Burchard va venir t’interroger. Tu n’as rien à craindre de lui, dis lui seulement ce que tu viens de me raconter, sans bien sûr, faire allusion à la louve.  Dis-lui également que tu as un crucifix dans ta chaumière, et que tu pries le Seigneur régulièrement pour lui demander de te venir en aide.  Et la louve, comment va-t-elle ?

 

 

–  Très bien, je l’ai remise sur pied et heureusement, elle est repartie à temps. Elle aussi avait mangé des appâts de viande macérés dans la ciguë.  Ça, c’est l’œuvre de ce maraud d’Hermance, je lui réserve une petite surprise au rustaud.  À ton retour à Montgaillard, pousse jusqu’à Lasmazères ;  tu pourras y reprendre Voyou et donner à manger à ma vache et à mes volailles. J’espère qu’un goupil ne se sera pas invité par là.  Gauthier, pour le crucifix, je pense qu’ils iront vérifier, je compte sur toi.

 

J’arrivai à la chaumière de Manguia, un peu avant la tombée de la nuit.  Tout n’était plus que désolation, un simple amas de cendres et de débris. Ici et là dans la cour,  quelques affaires appartenant à Manguia.  Des voyous avaient profité de l’arrestation de la guérisseuse pour saccager et mettre le feu.   Derrière le fût d’un arbre, une tête se cachait. Retirant l’épée de mon fourreau, je m’avançai :

 

–  Par ici manant, je vais te pourfendre…

 

C’était Hermance. 

 

– C’est pas moi Gauthier, je te jure que c’est pas moi. J’ai vu la fumée de loin ; lorsque je suis arrivé,  tout avait déjà cramé.  La vache est morte : elle est là-bas à  moitié grillée. Pour la volaille, j’ai réussi à en reprendre quelques-unes.

 

Je n’avais qu’une idée en tête, mon chien ! 

             

– Et Voyou, tu as vu mon chien ? Il était enfermé à côté de la vache. Tu as dû le voir ?

 

 

–  Non Gauthier, je n’ai pas vu ton chien. S’il n’était pas attaché, il a dû s’échapper, tu le retrouveras chez toi. 

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