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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

22 Apr

L'insolence du sort

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Michel Zordan, #Un auteur du Sud Ouest, #les exilés de l'arcange, #L'insolence du sort

Collection les exilés de L'Arcange - En FRANCE, notre périple débute en 1930.  Dans le premier tome, l’histoire fait état des raisons de notre exil. Celle qui commence avec ce nouvel ouvrage  n’est que la conséquence de l’insolence du sort, qui, une fois du plus s’acharne  sur notre famille. 

Nous sommes en août 1932, bien installés dans notre ferme de L’Arcange, nous pouvons enfin goûter une existence devenue paisible.  Malheureusement,  après le ciel bleu, viennent  souvent les nuages, parfois même l’orage. Tout au long  de ce deuxième tome,  je me suis souvent posé les mêmes questions.  Pourquoi le hasard a-t-il voulu que je me trouve, au mauvais endroit, au mauvais moment ?   Pourquoi, malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent de nos ennemis d’hier,  ceux-ci s’acharnent-ils ?  Vous avez peut-être remarqué,  que quelques fois, lorsqu’on se trouve en zone de turbulence,  de petits bonheurs viennent saupoudrer votre quotidien,  et le rendent un peu plus vivable.  Et l’un des ces petits bonheurs, est une rencontre qui me marquera pour la vie.

L'insolence du sort                                                                                                                                       ISBN 978-2-9532863-1-1 - 373 pages 

 

L'insolence du sort, collection les exilés de L'Arcange, volet 2 

 

Chapitre premier – La cabane dans le tonneau

 

– Je l’ai vu, madame, je l’ai vu ! Là-bas, dans le chai !

 

– Calmez-vous Lisette. Que se passe-t-il ? Qui avez-vous vu ?

 

S’adressant à Éliette Clément Autun, la maîtresse du château Tourne Pique, la bonne essayait de lui expliquer ce qu’elle venait de découvrir. Mais elle balbutiait ; dans sa bouche, les mots s’entremêlaient et ses propos étaient incohérents.

Éliette lui demanda de reprendre son récit plus calmement.

 

– Madame, je sais qui a enfermé Sylvio dans la cuve ! Il vient de recommencer, je l’ai vu !

 

– Mais qui donc avez-vous vu ?

 

Lisette n’arrivait pas à se calmer.

 

– Vite, venez voir, venez voir !

 

Pour nous faire de l’argent de poche, Mariéta et moi, Sylvio, nous nous étions portés volontaires pour extraire des parois des cuves à vin du château Tourne Pique le tartre qui s’y était formé. Ce tartre, ensuite récupéré par Monsieur Ramirez, le ferrailleur, était revendu à l’industrie chimique. Dans la soirée du 1er octobre 1930, alors que je travaillais seul, malgré l’interdiction formelle de mon père, un individu m’avait volontairement enfermé dans l’une de ces cuves. Celle-ci contenait encore du vin quelques jours auparavant, et le gaz acide carbonique qui pouvait y subsister aurait pu provoquer ma mort. Cette affaire, après celle de l’incendie crapuleux de nos champs et de notre vigne, avait fait grand bruit. L’enquête de gendarmerie n’avait jamais abouti mais, depuis ce jour-là, un mystérieux individu sévissait régulièrement. Papa et le maître de chai, Alphonse Diodin, retrouvaient de temps à autre des cuves vides dont les portes avaient été fermées. Le risque d’y piéger et d’y laisser mourir un ouvrier était toujours possible. Plusieurs personnes, dont une en particulier, avaient été suspectées mais aucune preuve formelle n’avait jamais pu être retenue contre elles.

 

Ce vendredi 19 août 1932, Lisette, la bonne du château, à la recherche du petit Édouard, venait enfin d’apercevoir le coupable qui récidivait. Bouleversée par cette découverte, elle était repartie en courant vers le château pour avertir Éliette Clément Autun.

 

Sans perdre un instant, les deux femmes se dirigèrent d’un pas rapide vers le chai. Arrivées devant la porte, elles s’avancèrent précautionneusement vers les cuves. Celui qui avait été baptisé, par le maître de chai Alphonse Diodin, le « portier malfaisant » était toujours là, il parachevait son forfait. Éliette devint livide : à quelques mètres d’elle, son fils, le petit Édouard, refermait consciencieusement la porte de la dernière cuve. Imperturbable, il repoussait la vis de blocage, tout en serrant légèrement l’écrou. L’épouse du capitaine voulut se précipiter, mais elle se ressaisit aussitôt. Pour son fils, ce n’était qu’un jeu, il voulait tout simplement reproduire les gestes des ouvriers ou du maître de chai. Et rien ne prouvait que ce soit lui qui avait enfermé Sylvio.

Si elle voulait connaître la vérité, il ne fallait surtout pas le brusquer. Elle s’avança tranquillement vers Édouard.

 

– Alors mon chéri, c’est quoi ton jeu ?

 

– Je fais comme Monsieur Alphonse, je ferme les cuves pour mettre du vin.

 

Rapidement, et tout en discutant avec son fils, Éliette Clément Autun, aidée de Lisette, refaisaient le travail du petit Édouard, mais en sens inverse. Une à une, toutes les portes des cuves furent rouvertes. Éliette prit son fils par la main et ils repartirent vers le château. Sans en avoir l’air, elle entreprit d’interroger le petit garçon qui, à l’époque des faits, n’avait que cinq ans. Mais Édouard était très turbulent et plutôt aventureux pour son âge. Il pouvait parfaitement être l’auteur de ce regrettable incident. Tranquillement, sans se précipiter, elle lui posa des questions :

 

– Depuis combien de temps as-tu découvert ce jeu ? Est-ce que tu y joues souvent ?

 

Après quelques minutes, l’épouse du capitaine sembla convaincue : c’était bien son fils, le petit Édouard, qui avait enfermé Sylvio dans la cuve. Éliette savait où trouver Émilio : le père de Sylvio participait au battage chez Antoine Letémoin, aux Sorbières. Elle partit sans attendre vers la ferme.

 

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