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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

15 Mar

des nems sauce grabuge

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Michel zordan, #médias, #roman, #Littérature, #Loisirs&Culture, #Littérature BD & Poésie, #Un auteur du Sud Ouest, #le net au pré

des nems sauce grabuge
des nems sauce grabuge

Extrait - Par un chemin nous arrivons maintenant sur le plateau. À perte de vue, c’est une mosaïque extraordinaire de couleurs : du vert, du jaune, du bleu, et du rouge. Chan est émerveillée.

– C’est quoi cette culture rouge là-bas, tout au loin ?

– Du trèfle, du trèfle rouge, il n’y en a plus beaucoup dans notre campagne. On peut aller voir si tu veux…

Nous nous approchons par une allée le long d’un bois. Au milieu du vert chatoyant de cette fin du mois de mai, ce champ de trèfle en fleur rouge apparait comme une vaste exhibition poétique. Chan est comme transportée , elle dépose son sac à dos, son blouson, et part en courant, suivant un petit chemin tracé par les animaux sauvages.

– Viens, c’est beau, et ça sent bon…

À mon tour je pose le sac et obtempère, mais à l’ instant où je vais la rejoindre elle repart en courant. Une course poursuite s’en suit. Puis Chan trébuche et tombe dans les hautes tiges en éclatant de rire. À mon tour je tombe, mais volontairement, à ses côtés. Elle me regarde avec un air de dire : je suis ta prisonnière, tu peux m’embrasser. Enfin, je l’interprète de cette façon. À peine l’ai-je rejoins que je la prends dans mes bras, elle sursaute, je sens son souffle court et son cœur battre de plus en plus vite. J’embrasse son cou… mes mains… je ne sais plus trop ce que mes mains font. Elles ont coupé le contact qui les reliait avec le cerveau et sont de toute façon hors de contrôle. Elles font ce qu’elles veulent. Puis je sens sa bouche prendre la mienne avec autorité, son corps s’incruster avec force contre le mien. Ses petits seins provocants se pressent contre mon torse avec insolence. Mes mains n’y résistent pas très longtemps. Après deux ou trois minutes d’un voyage passionné, je refais surface. Chan affiche un sourire de conquérante. Elle sait maintenant comment s’y prendre pour faire vaciller ma raison. Compte tenu de mes antécédents, ce n’est pas très compliqué. Je veux me libérer, mais l’attraction est trop forte et mes mains restent prisonnières de ses seins. Une pomme est à l’origine de la découverte de l’attraction terrestre, ça marche aussi avec les seins en forme de poire. Les seins de Chan sont petits, mignons, mais en forme de poire, d’où l’attraction pour mes mains. Galilée aurait pu faire l’expérience avec une poire, ça marche aussi. Chan me regarde à nouveau, un air malicieux éclaire plus encore son visage, elle semble me dire : tu vois, je fais ce que je veux de toi, je t’ai ensorcelé et maintenant, tu vas faire quoi ? Encore une fois, j’interprète à ma façon ce que je ressens et ce que mes yeux semblent voir. Il fait très chaud, et sans réfléchir aux conséquences, je retire sa chemise, et la mienne, et je la reprends assez virilement dans mes bras. Sans trop savoir comment, nos deux corps à peine voilés, se tournent et se retournent au milieu des fleurs rouges comme pour mieux se donner et mieux se prendre. Durant cet échange, seules nos chairs existent, la raison n’a plus cours. Nous sommes esclaves, prisonniers d’un désordre créé par une alchimie non maitrisable. Nous avons perdu tout contrôle, nos âmes œuvrent libres, dans une dimension inconnue, inaccessible dans un état normal. Nos gestes, nos attitudes sont guidés par des sens charnels que seule la passion menée à son paroxysme peut atteindre. Ce mariage de peaux blanches et jaune semble utopique, improbable, pourtant cet acte somme toute ordinaire existe, flottant comme l’emblème des mystères de l’amour. Je veux posséder, posséder ce corps fascinant avec une volonté que je n’arrive plus à dompter, une volonté qui me domine. Je suis maintenant persuadé avoir atteint des sommets inaccessibles et presque convaincus de ne jamais pouvoir reproduire ces instants. Je suis heureux, mais triste en même temps.

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