Un exil plus loin
Extrait : En quelques secondes les yeux d’Erc Calbagh commencent à s’injecter de sang.
— Mais après tout, c’était peut-être pas la faute de ta pauvre maman. Le seul métier qu’elle savait faire c’était putain, faut la comprendre, il fallait bien te faire vivre. C’est vrai que ses clients les plus entreprenants était des soldats anglais, ils l’aimaient bien ta maman les soldats anglais. Elle s’était spécialisée dans l’armée anglaise, sûrement qu’elle leur faisait des trucs pas communs. Il faut quand même dire que si ta mère faisait la pute avec des soldats anglais c’était grâce à ton père. C’est lui qui l’avait mise à son compte sur les pavés de Belfast, très belle promotion pour une Irlandaise : pute attitrée des soldats de sa majesté, belle vitrine. En fin de compte, ton père c’était sans doute pas ton père. Ton vrai géniteur était très certainement l’un des clients attitrés de ta pauvre maman, un soldat anglais. Dans ton corps c’est sûrement du sang anglais qui coule.
Erc Calbagh est maintenant chaud, bouillant, deux hommes sont nécessaires pour le maintenir sur sa chaise. Un troisième doit même venir en renfort.
— Espèce de bâtard de Frenchy, mes amis vont te faire exploser. Tu vas vite retourner en France, mais dans une boite, quand tu arriveras là-bas tu seras pourri. Ton pus dégoulinera au travers des planches, tu empesteras dans tout ton putain de pays de pourris. Oui j’ai tué ma pute de mère, je l’ai étouffée de mes propres mains. Et oui j’ai aussi tué ce salopard qui disait être mon putain de père. Pour lui ça été plus long, je lui ai tiré une décharge de chevrotines dans le ventre, il a beaucoup souffert. Je l’ai regardé crever, il a pris son temps, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Mais il y a prescription maintenant, personne ne peut me condamner pour avoir tué ce bâtard.
À cet instant, l’inspecteur Jack Calvin prend le relais.
— Tu as tout à fait raison, pour ces deux crimes tu ne pourras pas être condamné. Par contre tu viens d’avouer, alors rien ne pourra m’empêcher d’en parler au procès. Parce que tu vas être inculpé pour le crime de Samy Railley. Le faisceau de présomption que nous avons contre toi est suffisant. Tu seras même la vedette, tu seras présenté comme le principal instigateur de cet assassinat, les autres n’auront fait que suivre, juste des complices. C’est toi qui avais tout prémédité, Neil Dubhan ne sera même pas présent, il va être reconduit vers Sydney dès demain, tu vas tout prendre. Te rends-tu bien compte de l’effet sur le jury : mesdames et messieurs les jurés, cet homme a avoué avoir tué de ses propres mains sa propre mère, et son propre père… Pensez-vous une seule seconde qu’il ait pu épargner ce pauvre Samy Railley qui avait sans le vouloir entendu ce monstre parler d’un plan pour l’élimination de Sylvio Montazini ? Parce que c’est de cela que Samy Railley avait entendu parler. Erc Calbagh, un crime prémédité, tu sais ce que ça signifie pour toi, la peine capitale. Et ce bon Neil Dubhan va poursuivre tranquillement son existence en prison, dans moins de dix ans il sera sorti.
Erc Calbagh ne résiste pas plus longtemps, il avoue qu’il a demandé à Neil Dubhan et à ses deux complices de lui rendre un autre petit service. Mais il s’agissait juste de corriger Samy, seulement de le corriger, en aucun cas de le tuer. Après l’échec subi lorsqu’il a essayé de me tabasser, peut-être Neil Dubhan a-t-il voulu faire du zèle ?
Je dois maintenant joindre mon ami Michael Deyland, savoir où en est l’enquête sur la Sud-América Trust Compagny. Très rapidement j’ai sa réponse : « Je suis très heureux que tu aies retrouvé la santé. En ce qui concerne, Dylan Wayner alias Andly Raywen le boss de la Sud-América Trust Compagny je peux te confirmer qu’il a renoncé à investir dans la Barossa Valley. Tes amis les Hartmann peuvent dormir tranquille. »