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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

24 Nov

les grands tourments

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #les exilés de l'arcange

les grands tourments-copie-1Auteur Michel Zordan - extrait : À mon arrivée au bord de la rivière, un vélo était déjà là, un vélo de fille. Un peu à l’abri des regards, appuyé contre une petite haie. Je m’avançai sans bruit et je l’aperçus, entièrement nue, allongée sans complexe sur la petite plage, dos exposé à la douceur du soleil. Juliette était revenue. Je l’avais rencontré deux années auparavant sur cette même plage.  Durant l’été, les samedis après-midi, nous étions une douzaine à nous baigner ici, des filles et des garçons des environs. Plus âgée que nous, Juliette avait la particularité de se baigner entièrement nue. Pris entre l’envie de repartir et la tentation encore plus forte de m’approcher, je restai là, durant de longues minutes à l’observer. Puis je me décidai enfin.

 

– Bonjour Juliette, ça faisait longtemps, tu es en vacances ?  D’habitude, c’était au mois de juillet ?

 

La jeune fille ne sembla même pas étonnée de me voir. Elle tourna juste la tête vers moi. Ma condition était bien différente, j’avais de plus en plus de difficulté à cacher mon trouble.

– Bonjour Sylvio ! Tu sais, maintenant je travaille et comme je suis nouvelle je n’ai pu obtenir mes vacances qu’au mois de septembre. Tu as eu beaucoup de chance de me trouver ici, c’est mon dernier jour, je repars demain.

 

Sans trop savoir pourquoi (pour être tout à fait honnête, je le savais, mais sans trop comprendre pourquoi), je m’approchai assez près de Juliette et m’assis à ses côtés. La conversation se poursuivit sur des banalités, mais ma nervosité, mon émoi étaient soumis à rude épreuve. Puis sans gêne aucune, elle se retourna. Elle était vraiment belle, Juliette. Je l’avais déjà vue nue, mais cette fois les choses étaient bien différentes. Nous étions seuls et j’avais plus de quinze ans.

 

Puis elle se redressa, s’approchant plus près de moi encore, jusqu’à me frôler. J’avais l’impression que sa poitrine me provoquait. Je tentai de détourner les yeux, mais tel un aimant, ils revenaient sans cesse, prisonniers comme l’aiguille de la boussole. Juliette prit ma main droite et la posa sur ses seins. Puis ses doigts caressèrent mon torse nu, dessinant un petit cœur sur ma peau transpirante. Une agréable et inhabituelle sensation commençait à se propager en moi. Durant une à deux secondes, le visage d’Amandine se dressa entre nous, mais c’était trop tard, l’irréversible s’écrivait déjà.  

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