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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

19 Sep

Rentrée littéraire 2013 : La princesse de Bronze

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Un auteur du Sud Ouest

la-princesse-de-bronze-copie-1.jpgSortie le 1er mai - La princesse de bronze - Auteur Michel Zordan ISBN 978-2-9532863-7-3 – 236 pages - format 15x21- Prix public 16€ infos >>>http://www.unauteur.com/ 

 

Extrait -À peine arrivé au 4, allée  Adrienne Lecouvreur, l’adjudant-chef Berthier nous donna immédiatement l’ordre d’investir les étages et de  faire évacuer  l’immeuble.  Lorsque  j’arrivai devant le 412, je dus utiliser ma hache pour forcer la porte. À travers le nuage de fumée  j’aperçus  une silhouette, et me précipitai à l’intérieur.  La hache m’en tomba des mains ; devant moi se tenait  une superbe  créature en tenue  d’Ève.  Ses longs cheveux d’un noir profond encadraient un visage d’un rare éclat.  Les flammes de l’incendie se reflétaient par petits bonds sur sa peau cuivrée.  Durant plusieurs secondes  je restai  sans réaction.  La jeune fille me souriait sans esquisser le moindre geste, le moindre cri. Le feu était partout, mais elle ne semblait pas avoir peur. Lorsque j’entendis mes collègues qui montaient l’escalier,  je sortis enfin de ma torpeur.  Je me précipitai  vers elle,  retirai ma veste et la recouvris d’un geste. 

 

– Mademoiselle,  êtes-vous seule dans l’appartement ? 

 

– Non, non, il y avait un homme et une femme sur le tapis,  mais  je ne sais plus où ils  sont ! 

 

Sa voix ajouta encore à ma surprise. Douce,  harmonieuse,  chaude.  Style bonbon au miel, parfumé à la fleur de sel de Guérande.  Un vrai délice, une véritable mélodie.

 

– Venez vite avec moi,   je vais envoyer des renforts,  savez-vous qui sont  cet homme et cette femme ?

 

Sur un ton de voix toujours égal, la belle me répondit :

 

– Non, mais c’est elle qui m’a achetée,  lui je le vois tous les jours, mais je ne connais pas leurs noms. 

 

Je ne comprenais rien aux propos de la jeune fille. Elle devait  sûrement délirer, il était grand temps de la sortir de là.   Après avoir averti un collègue  qui arrivait sur le palier, je la pris  dans mes bras et repartis dans les escaliers.  Son corps était souple comme la soie et aussi léger qu’une plume, son parfum enivrant semblait venir d’un autre monde.  Jamais je n’avais transporté une victime avec autant d’aisance.  Je la serrais très fort et la jeune fille ne pouvait douter plus longtemps de l’intérêt que je  lui portais.

 

– Je dois vous avertir que  je suis la Princesse  de Bronze, la  fille du roi Huitzilihuitl. Si vous voulez m’aimer je ne pourrai pas me refuser à vous, mais je devrai  vous jeter un maléfice.

 

– Pardon, excusez-moi, je n’ai pas très bien compris, c’est quoi cette histoire de fille de roi et de Princesse de Bronze ?

 

Sans même hausser le ton,  sans la moindre parcelle de d’agacement,  d’impatience, ou même d’émotion, la belle reprit son explication.  Dans cette voix, il y avait bien  un soupçon de fleur de sel de Guérande qui rehaussait avec bonheur le goût de miel. Digne d’un chef étoilé.

 

– C’est très simple,  je vais vous expliquer. Avant que vous ne me trouviez,  je n’étais qu’une poignée de cendre cristallisée dans une statuette de bronze.  Comme je ne pouvais plus supporter de voir défiler la vie des autres sans pouvoir vivre  la mienne, j’ai imploré  Huitzilopochtli le dieu des Aztèques.  Mais c’est sa sœur Coyolxauqui, la déesse de la Lune et des ténèbres qui m’est apparue. Elle  m’a fait une proposition, celle de me faire renaitre de mes cendres.  C’est une des ses connaissances  le Phénix qui lui avait donné le secret. Mais  elle m’a dans le même  temps jeté une malédiction. Sûrement pour s’amuser de moi et se venger des hommes  qui l’avaient  jadis sacrifiée.   Je n’ai pas vraiment eu le choix,  c’était ça ou alors je devais rester sur ma cheminée à regarder les deux autres s’aimer.  Lorsque la femme qui m’avait achetée lui a parlé de moi,  j’ai craqué. Vous en auriez sûrement fait autant à ma place.  C’est vous qui m’avez choisie,  et je n’ai pas le droit de me refuser à vous. Mais si vous décidez de m’aimer malgré mon avertissement je serai obligée de vous jeter un maléfice.  Vous voyez, c’est très simple.  Ah oui, ça vous rassurera peut-être de savoir que ce maléfice ne pourra  provoquer  ni  la mort, ni la folie, ni même la maladie ou l’infirmité.  Mais je ne peux pas vous en dire la nature exacte.  Alors vous me gardez ?

 

 

Extrait 2 - Dans mon navigateur j’ouvrai Google. 

 

  Voilà,  maintenant nous allons interroger le moteur de recherche,  c’est lui qui feuillette toutes les pages,  et il nous proposera celles qui peuvent nous intéresser.  Je vais inscrire le nom de ta cité. Regarde « Tenochtitlan ou Tecnochitlan », ce nom peut s’écrire de deux façons différentes. Google a trouvé des milliers de liens qui nous parlent de ta ville.  De nos jours ta cité ne s’appelle plus Tenochtitlan, mais Mexico, c’est la capitale d’un grand pays.  Elle s’est considérablement agrandie,  elle compte aujourd’hui plus de vingt-cinq millions de personnes.  Sur ce site,  tu pourras découvrir l’histoire des Aztèques et du peuple Mexica. Je pense que  le nom de ce peuple a été transmis à la ville et à tout  le pays. 

 

Aztésia  semblait fascinée par la magie d’Internet.  Comme un livre d’histoire,  le site en question parlait de son père, le  roi Huitzilihuitl, fils d’Acamapitchtli et petit-fils de Culhuacan.  Mais il parlait également d’elle, en la nommant la fille  du roi Huitzilihuitl. Il relatait son histoire et ses fiançailles avec Penamotzaloc  alors âgé  de huit ans. Il était bien mentionné que  lorsque le jeune garçon  mourut à onze ans, son père Azalimotzilochli exigea que sa fiancée, la fille  du roi Huitzilihuitl,   demeure éternellement à ses côtés. La jeune femme fut alors sacrifiée, mais rien n’était précisé sur le rituel et la statuette de bronze. Aztésia  put ainsi apprendre qu’elle avait eu plusieurs autres frères et qu’en 1440,  l’un d’eux,  Moctezuma Ilhuicamina fut  élu cinquième roi ou Tlatoani des Aztèques.  Sur un autre site Aztésia put vérifier la véracité des dires de Coyolxauqui, la déesse de la lune et des ténèbres.  Son jeune frère Huitzilopochtli  s’était bien débarrasser de Xauqui en la décapitant et en donnant son corps en pâture aux caïmans. 

 

Raphaël tu connais Cortés, c’est un Espagnol, ses soldats ont conquis notre cité  et tout le pays.  En 1522,  il est devenu gouverneur du Mexique.  C’est quoi un gouverneur ?

 

  C’est un peu comme un  roi en second ou un Tlatoani, il dirige un état ou un pays qui fait partie d’un autre pays plus important.  Je ne connais pas Cortès, mais je peux t’assurer que de nos jours, ton pays le Mexique est un grand pays indépendant.  Aztésia,  je n’ai pas encore très bien compris de quelle façon ta transformation s’est accomplie.  Tu m’as bien dit qu’hier encore tu n’étais  qu’une simple statuette de bronze ?  Tu m’as aussi parlé d’un maléfice,  peux-tu m’expliquer ? 

  Je t’ai bien dit que mes cendres cristallisées étaient prisonnières d’une statuette de bronze. Et que j’avais imploré Huitzilopochtli le dieu des Aztèques parce que je ne pouvais plus supporter de voir l’homme et la femme s’aimer sur le tapis.  Je voulais que le dieu me fasse disparaître.  C’est à ce moment là que Xauqui, la déesse de la Lune et des ténèbres m’est apparue et m’a fait cette proposition, un pacte avec des règles bien précises que je dois respecter.  

 

  Ça j’avais compris, mais comment t’es-tu …

 

  Je ne peux pas te répondre, je ne peux pas te révéler le secret de ma renaissance, sinon je retournerais dans mon habit de bronze.

 

Après seulement dix à quinze minutes de manipulation,  Aztésia  surfait  avec une prodigieuse aisance  sur Internet,  elle était curieuse de tout.  Elle découvrit même qu’il existait quai Branly un musée qui recélait une collection riche de quatre-vingt dix  sculptures  aztèques. Elle me fit promettre d’aller le visiter. 

 

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