La carmélite du faubourg Saint-Jacques - nouveau

Extrait : Quelques autres courriers, quelques invitations à des cocktails, et des propositions d’enquêtes sans trop d’intérêt. Sauf l’une d’elles, écrite le mercredi 15 juillet, attire mon attention. Elle émane d’un riche, et puissant industriel de l’acier, Hyppolyte de Vincieux. Il m’implore de retrouver sa fille, Apolline de Vincieux. Il y a deux années, à l’âge de 16 ans, Apolline de Vincieux très éprouvé par la mort récente de Clothilde, sa maman, décide d’entrer dans les Ordres. Elle rejoint alors le couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Dans une lettre datée du mercredi 3 mars, Apolline de Vincieux explique à son père, qu’elle partira début avril pour le couvent de l’Enfant Jésus à Lisieux. Son intention étant de rejoindre ensuite Saïgon en Indochine afin de créer un couvent en terre lointaine. Convenant que lui ne pouvait répondre, Apolline de Vincieux a l’habitude d’écrire à son père, 6 fois l’an, une fois tous les deux mois.

Début mai, l’industriel de l’acier aurait donc dû recevoir une lettre de sa fille, mais rien. Début juillet, idem, rien ! Il s’en inquiète alors auprès de la mère supérieure du couvent de l’Enfant Jésus à Lisieux. Réponse de la mère supérieure, Apolline de Vincieux n’a jamais mis les pieds dans le couvent. Intrigué Hyppolyte de Vincieux, va alors rendre visite à sœur Ophélie, la mère supérieure du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques, pour lui faire part de son inquiétude. Apolline de Vincieux a bien quitté le couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques le dimanche 4 avril, jour des Pâques, à destination de Lisieux. Mais aux dires de sœur Prudence, mère supérieure du couvent de l’Enfant Jésus à Lisieux, elle n’y serait jamais parvenue.

L’une dit qu’elle est partie, l’autre affirme qu’elle n’est jamais arrivée. L’homme a joint quelques informations complémentaires, ainsi que deux photos, dont l’une est assez récente. Habillée en nonne, la jeune femme aujourd’hui âgée de 18 ans, y est souriante et étincelante de beauté. Très beau brin de fille.

Le père très certainement catholique pratiquant, semble assez éprouvé, et sa dernière phrase me décide à accepter : « Général de Lombre, vous êtes le seul capable de retrouver ma fille Apolline, votre prix sera le mien ! Dieu Tout-puissant est avec nous, il nous aidera ! Un grand merci d’avance. »