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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

24 Oct

Du foin sur le green

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Michel Zordan, #collection le net au pré, #rentrée littéraire, #du foin sur le green, #Un auteur du Sud Ouest

Collection le net au pré - Le milieu dans lequel évolue cette histoire, c’est la campagne du Sud-ouest. Une campagne ou flotte toujours un soupçon de calme et de sérénité. Une campagne encore accrochée à ses clichés d’hier, où l'on veut vivre comme avant, mais avec le modernisme et les contraintes d'aujourd'hui. Une campagne du IIIe millénaire, avec Internet, le portable et même le GPS. Une campagne souvent incomprise, en proie aux doutes.

Ici, à Saint-Jean/Automne, la situation est encore plus alambiquée. En quelques mois et grâce au curé, le père Deslandes, le bourg a acquis une notoriété certaine, et même durant l’hiver, quantité de touristes font le détour. Cette célébrité soudaine a aussi eu pour effet de faire gonfler le nombre d’étrangers voulant y résider. Pour les habitants, c’est selon. Pour ceux qui pensent n’avoir rien à gagner (sinon des em…), le coupable est tout trouvé. Un curé, c’est fait pour dire la messe, célébrer les mariages, les baptêmes et enterrer les morts, pas pour faire du commerce à l’ancienne. Pour d’autres, les plus éclairés (enfin peut-être), ceux qui ont un peu, ou beaucoup à gagner, le curé est le sauveur. C’est celui qui a montré la voie. Une lumière peut-être divine est apparue dans le ciel de notre magnifique Sud-ouest, et notre saint-homme a su trouver le premier « l’interrupteur ».

Je fais les présentations. D’abord, les Beaumont, de la ferme du Bouscarot. Martial, le fils, et le narrateur, Amélie la maman, et Marcel, le papa. Ensuite, viennent tous les autres, les bons, les méchants, les pas très futés, les ni trop bons ni trop méchants. L’étranger qui s’installe sans bruit, et ceux qui le tolère du bout des lèvres. L’étranger qui s’impose, et ceux qui le rabrouent.

Depuis quelques jours, notre bourg compte un envahisseur de plus en la personne de Austin Alexander Abbott.  Austin Alexander Abbott est un Américain « grande gueule » et… milliardaire. Il a racheté  le Moulin de Saint-Jean et il a la ferme intention d’y aménager un golf, mais pas que.  Vous rendez-vous compte, un golf à Saint-Jean ! Mais, il se croit où, le ricain, Saint-Jean, c’est pas Las Vegas. Entendons-nous bien, je n’ai, en général, aucun a priori sur les Américains, sauf que celui-là est arrogant, prétentieux, méprisant et  en plus,  milliardaire. Quelqu’un me souffle à l’oreille que les Américains sont tous comme ça, et que je suis même en dessous de la vérité.

Du foin sur le green 

ISBN 978-2-9 532 863-5-9 -  241 pages 

Du foin sur le green - volet 2, collection le net au pré

 Extrait : – Fais gaffe Martial cette femelle n’est pas une débutante, à son âge quand on allume le barbecue c’est qu’on a l’intention d’y faire cuire son déjeuner.

Je tentai de joindre Lisa, mais son portable était sur messagerie. Vers 17 heures, je fis un détour par La Disette, Lisa ne s’y trouvait pas. Je l’attendis une quinzaine de minutes, tentai de nouveau un appel, sans résultat. Je laissai un message, puis rentrai au Bouscarot.

Lisa était là avec maman, conversant comme deux copines. J’étais un peu surpris, l’intrusion de Lisa dans la vie de mes parents me mit mal à l’aise. Je ne comprenais pas, j’avais l’impression qu’elle forçait un peu la situation. Certes, il s’était passé des choses, mais rien de très sérieux. Maman s’aperçut immédiatement mon embarras, son explication me rassura.

 

– Martial, je viens de faire connaissance avec notre nouveau médecin et je dois dire que je suis très satisfaite. Lisa Marchand a passé sa journée à faire le tour des fermes pour rencontrer toutes les femmes de Saint-Jean. Elle nous a données RDV, pour faire le point. Ce n’est pas Espinasse qui aurait fait ça, lui on allait le voir juste quand on était malade. Lisa m’a convaincue qu’il valait mieux y aller avant.

 

 Lisa se leva et me tendit la main, j’hésitai un millième de seconde, et je compris qu’elle n’avait rien dit de notre relation.

 

– Bonjour Martial, votre pied va bien ? Vous avez ôté le pansement ?

 

Durant un instant je me demandai si Lisa n’avait pas un trou de mémoire.

 

– Oui, ça y est, tout est parfait. Puisque vous êtes là, nous allons prendre l’apéritif. Je présume que votre tournée est terminée.

 

– Non, désolée Martial, mais il me reste Maryse Pasquoalini à visiter. Ça sera pour une prochaine fois, merci de votre accueil madame Beaumont.

 

À peine a-t-elle quitté la pièce, que maman embraye déjà. 

 

– Elle est bien cette petite, c’est un médecin femme mais elle est bien. Je crois qu’elle n’aura aucun problème à Saint-Jean. C’est une petite comme elle qu’il te faudrait. Pour cette nuit tu as remarqué que je ne t’ai pas posé de question, j’espère seulement que c’est une fille de ton âge.

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