Mon lit dans le buffet

Faite de bois précieux  et de métal ouvragé, elle est superbe, splendide, magnifique. En tombant, la petite ballerine qui danse s’est décrochée. Je prends le temps de la ramasser et  disparais. J’espère maintenant ne rencontrer personne sur le chemin du retour. Lorsque j’aperçois au loin un homme venir vers moi, je me cache dans la haie. Je le laisse passer et repars en courant vers mon grenier. Voilà, j’y suis.  Je parviens à replacer la danseuse, mais je n’arrive plus à faire fonctionner la boîte. Je parviens à l’ouvrir, à la fermer, mais la mécanique me semble trop compliquée. Lorsqu’à six heures Garance arrive, j’ai déjà caché mon trésor. Je me sens quand même un peu coupable. Ai-je enfreint le septième commandement, je ne volerais point,  ou est-ce seulement la récupération d’un bien volé à ma famille !   Je dois absolument me persuader qu’il s’agit d’une simple récupération. Lorsque par le chemin, avec Garance nous abordons les abords des écuries,  je fais semblant de ralentir et d’écouter, mais je sais pertinemment que les notes de musique ne s'égrèneront plus.

Je ne parle plus religion avec Héloïse et nos relations ne s’en portent pas plus mal.

De retour dans mon grenier, j’attends que Garance m’apporte mon souper avant de ressortir ma boîte à musique. Je l’ouvre, je la referme, mais je n’ose pas forcer sur la clé de remontage de peur d'abîmer le mécanisme.