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Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

31 Jul

La Hidra

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Michel Zordan, #Un auteur du Sud Ouest, #les exilés de l'arcange

 La Hidra

Un Héritier à L'Arcange - Extrait : Zoria me parle longuement de son père. Sa mère, elle ne l’a jamais connu, elle est morte à sa naissance. Elle a été élevée par une tante à Pampelune.

Mon père était professeur de philosophie, après la guerre civile, il n’a pas retrouvé de travail. Franco l’avait fait rayer des listes des enseignants. Alors il s’est jeté corps et âme dans le combat. J’ai toujours connu Gabino dans la lutte pour la liberté. Il était très occupé, toujours à voyager, à se cacher, mais il avait toujours un moment à me consacrer. Il ne venait pas chez ma tante me voir, trop dangereux. Pour se rencontrer, on me déguisait souvent en petit garçon, je trouvais ça très amusant. Je suis allée à l’école sous un faux nom. À quinze ans je voulais le rejoindre dans la clandestinité, mais il ne voulait pas. C’était bien trop tôt, il voulait que je fasse des études. Puis, un jour, il y a un peu plus de deux ans, on m’a annoncé sa mort, plutôt son assassinat. Les autorités avaient peur de lui, ils avaient surtout peur de La HIDRA. Ils l’ont traqué comme une bête, pour tenter de couper toutes les têtes, mais ils n’y sont pas parvenus. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une question de temps, quelques mois tout au plus et les têtes vont toutes repousser. Je suis très fière de Gabino, fière d’avoir fait repousser une tête, sans doute sa préférée. En 41, lui et ses amis étaient du côté de Perpignan. Pendant la guerre civile espagnole, des amis français aidaient des Espagnols menacés par les Nationalistes à se réfugier en France. Puis ce fut le contraire, des Espagnols ont aidé des Français, et d'autres victimes menacés par les nazis à se réfugier en Espagne. C’est ça la solidarité entre les peuples. De toute façon, à la fin, la vérité reprend toujours le dessus. La HIDRA et ses têtes, sont un espoir pour les Espagnols. Il faut toujours espérer, la France aussi a été occupée par les nazis, elle a beaucoup souffert, puis la délivrance est arrivée. Pour le Pays Basque et l’Espagne toute entière, la délivrance est proche, très proche. Tu sais Baptiste, du temps de mon père, les riches, les puissants avaient peur de prononcer le nom de La HIDRA. Ils avaient peur qu’en prononçant son nom, ils attirent sur eux les foudres de la « bête ». Ce sont les autorités espagnoles qui avaient initié ces rumeurs.

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