des nems sauce grabuge
Des chinois à Saint-Jean- La force des a priori est une lacune à la portée de tous. Alors ne me jugez pas trop vite. Pardon à tous les chinois qui se sentiraient offensés, mais les préjugés sont des maux universels qui se développent chez les humains dès leur plus jeune âge. Ils s’aggravent avec les années et se transmettent de génération à génération. Chaque peuple cultive les siens. Un exemple entre autres : les étrangers voient les français, toujours râleurs, assez fainéants et faisant grève puis un oui ou pour un non. C’est du n’importe quoi, pourtant c’est ce que pense près de sept milliards d’individus sur cette terre. Devant moi se tient un chinois à lunette, petit, l’œil perfide, et insidieux. Son sourire sournois, fourbe et tortueux ne me dit rien qui vaille. Il est l’image même de la caricature du chinois telle qu’on peut le décrire dans nos campagnes et pas que dans nos campagnes En prime mon chinois est habillé du costume traditionnel, avec col Mao. Tout ce qu’on peut raconter sur les chinois, c’est peut-être donc vrai. Il ne me salut pas, ne me tend pas la main qui paraît molasse, même pas une petite courbette et il entre immédiatement dans le vif du sujet. L’homme n’est sûrement pas là pour m’annoncer de bonnes nouvelles. Seule consolation, il parle un assez bon français.
– Monsieur Beaumont, je me présente Xiong Li. C’est moi qui ai reprit les actifs de Austin Alexander Abbott et de son épouse Avelyn Abbott en France. Le golf de Saint-Jean en fait partie. Je sais que l’américain vous avait proposé de devenir le directeur. Je sais aussi que vous aviez accepté, puis refusé l’offre après les évènements. Je vais être direct avec vous monsieur Beaumont, je souhaiterai racheter vos parts. Je souhaiterais d’ailleurs racheter toutes les parts. J’ai déjà la majorité, assez donc pour mener cette affaire à ma guise. Mais je ne veux surtout pas des gens du pays qui n’ont assurément pas les mêmes objectifs. Je vous ai déjà préparé une proposition, croyez-moi dans la situation présente elle n’est pas à refuser !
Sans répondre je prends la feuille qu’il me tend. Le chiffre que je lis correspond exactement à la moitié de celui que mes parents ont investi pour mon compte il y a seulement quelques mois.
– Pas très généreuse votre offre monsieur Xiong Li. Vous pensez réellement me convaincre avec cette somme ?
– Monsieur Beaumont, compte tenu de la situation cette offre est plus que généreuse. Je tiens à vous préciser que j’ai prévu des investissements très importants pour le golf, je vais quintupler le capital de la Société Anonyme XIONG Li. Vous pouvez déjà constater que le nom a été changé, et le capital va passer de deux cent mille à